Le débat est houleux, la tension palpable. Entre journalistes sportifs et influenceurs, on ne se supporte plus. Le match du Sénégal face au Soudan ce vendredi à Diamniadio est l’illustration parfaite d’une vive animosité entre les deux camps.
La zone mixte était le terreau de cette rivalité, quand des confrères et consœurs ont été empêchés d’assister au balaie des joueurs. Ce qui a exacerbé la tension, sachant que les influenceurs, se sont pavanés dans tous les endroits du stade avec des badges estampillés « Digitale ». Une bataille qui s’est poursuivie sur les réseaux sociaux avec des attaques par presse interposée. Les influenceurs ont véritablement secoué la quiétude de la presse classique.
L’avènement des nouveaux médias
Les influenceurs et créateurs de contenus occupent désormais une place prépondérante dans le sport moderne. C’est la première vérité que les partisans de la presse classique doivent intégrer. Certains sportifs préfèrent même accorder des interviews à cette catégorie de diffuseurs. N’en déplaise aux anciens.
« Niotay sakh influenceurs yi niolén fi eup diarigne niome la population kham niolèn fi eup ndiarigne bioniou ande ak Abdoulaye di dèg lou nèk folén nèkone ? Dangén mane guéné influenceurs yi si football koumou métti talal gaz tokssi Abdoulaye Fall seul »
😭😭😭😭😭😭😭😭 pic.twitter.com/7UlM2DcQVt
— BARHAME (@Barhame_MCFC) September 6, 2025
Un phénomène qui s’explique déjà par plusieurs facteurs : la jeunesse de l’audience, la facilité d’utilisation des nouveaux outils, la largeur de la cible et le fait qu’ils partagent les mêmes suiveurs. En plus les influenceurs, offrent plus de visibilité à une discipline, qui en demande encore plus. D’où l’importance de leur présence dans les rendez-vous sportifs importants. Même s’il leur faut une place bien à part.
Presse classique en retard ?
Les influenceurs et autres créateurs de contenus ont toujours squatté les portes de la tanière. Mais avec l’élection de Abdoulaye Fall à la tête de la fédération sénégalaise de football, ils ont été « légitimés », car ils faisaient partie du combat. Une montée en puissance que la presse sportive prend comme une menace sur sa survie. Car oui, une presse en galère depuis deux ans, n’a pas envie de voir des jeunes lui voler le peu, qui lui reste : l’intimité de le sélection.

Publication liste Aliou Cissé, pour la CAN 2023, hôtel
Mais qu’ils se rassurent. Les influenceurs ne pourront jamais se substituer aux journalistes bien formés et rompus à la tâche. Néanmoins ces derniers ont l’obligation de s’adapter pour ne pas « mourir » avec leurs vielles méthodes. Au lieu de regarder la télé ou d’écouter la radio, les jeunes préfèrent scroller avec leurs téléphones et s’informer de manière instantanée. La mutation est vitale.
Une réorganisation s’impose
A Diamniadio c’était une vraie catastrophe sur le plan de l’organisation. D’abord le problème des tickets, venu gâcher la première de Abdoulaye Fall. Ce dernier, qui a aussi souffert de l’ancienne méthode de vente des billets, promet de tout digitaliser la prochaine fois.
Cependant une remise en question s’impose pour assainir l’entourage de cette sélection et du football sénégalais de façon globale. Il faut une répartition des rôles et que chacun se limite à sa zone de compétence. Influenceurs comme journalistes peuvent correctement faire leur travail sans pour autant se heurter. Un travail de fond que la nouvelle équipe dirigeante de la FSF doit d’ores et déjà démarrer pour éviter de revivre la même cacophonie que ce vendredi.
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