Beaucoup s’attendaient à l’élimination du PSG face au Bayern en huitièmes de finale retour. Mais beaucoup de ces amateurs étaient sûrs que les Parisiens allaient au moins marquer un but face au Bayern, habitué à en prendre en championnat. Que nenni. Manuel Neuer peut rester à l’infirmerie, pas de souci, la succession est assurée. Mais si la défense du Bayern a autant tenu face aux valses de Mbappé et compagnie, c’est en grande partie grâce à cette solide défense retrouvée, avec une sérénité et une concentration sans faille, durant tout le match. A l’aller comme au retour Julian Nagelsmann a presque adopté le même dispositif tactique, à quelques détails près. Il y a 3 semaines au Parc, Dayot Upamecano, Mathias De Ligt et Benjamin Pavard composaient le trio derrière, avec Concelo et Coman sur les côtés , pour attaquer comme pour défendre. Mais puisque KM n’avait pas débuté, les Allemands n’avaient pas trop de soucis à se faire, car ni Messi, ni Neymar n’étaient capables de prendre de vitesse cette charnière, aussi solide que rapide. Mais à 20 minutes de la fin , avec l’arrivée de Kylian, les seules frayeurs ont été les lueurs d’espoir des Parisiens, qui ont fini par accepter une évidence : le Bayern sait aussi défendre, quand il le veut.
Comme le mur de Berlin !!!
Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, si les soldats de l’Allemagne de l’Est, soutenus par les Soviétiques avaient la possibilité de compter sur cette charnière centrale bavaroise, ils n’auraient sans doute pas senti le besoin de construire le mur de Berlin. C’est sûr. L’apparence trompe souvent, puisque tout le monde se dit que « le Bayern ne défend pas bien ». C’est archi-faux et on a la preuve. Figurez-vous que ce Bayern n’a encaissé que 2 petits buts, en 8 matchs de ligue des champions. Les pions ont été inscrits par les pauvres Thèques du Viktoria Plzeň. Donc ni le Barça avec Lewandowski, ni l’Inter de Milan avec Lautaro Martinez n’a réussi à percer cette défense. « Kylian est tombé sur une solide défense avec des joueurs très expérimentés, qui ont l’habitude ces genres de matchs. Il a réussi à s’échapper une ou deux fois, mais ce n’était pas suffisant », s’est impuissamment incliné Christophe Galtier, au micro de l’Équipe, au sortir cette soirée, encore cauchemardesque des Parisiens. Comme d’habitude.
Si la charnière centrale munichoise a su museler les 3 fantastiques en deux matchs, c’est aussi grâce à l’apport ô combien important des joueurs de couloirs, qui ont été énormes dans le replacement. Kingsley Coman ne sait pas que marquer contre son ancien club, il sait aussi défendre, de même qu’Alfonso Davies qui a empêché Achraf Hakimi de s’exprimer offensivement.
Défendre, une affaire de tous !!!
Durant tout le match-retour, si Julian Nagelsmann s’est montré très agité dans sa zone technique, ce n’était pas forcément pour gueuler sur ses attaquants, qui savent marquer dans n’importe quelle situation, mais c’était surtout pour replacer son équipe et la maintenir dans cette concentration et cette abnégation collective. Chose faite. Quand le PSG a aligné 3 joueurs dans l’entrejeu (Marco Verratti, Vitinha et Fabian Ruiz), le Bayern n’avait besoin que de deux soldats (Kimmich-Goretzka) pour surveiller et étouffer dans l’œuf, toutes les velléités offensives des visiteurs. Mission accomplie. Ils ont été impériaux durant toute la rencontre et le Numéro 6 allemand s’est baladé comme il veut sur sa pelouse, sans être iniquité par un Marco Verratti, trop occupé à discuter avec l’arbitre italien Daniele Orsato. Son sport favori.
Dans les phases de possession le vice-capitaine munichois assurait les premières sorties de balles et distribuait des banderilles, tranquillement à tous ses potes. Mais quand il fallait défendre, il était toujours là à côté de Léon Goretzka pour désespérer les visiteurs, trop impuissants et peu inspirés pour inquiéter Yann Sommer. Même les attaquants mettent la main à la patte pour déconstruire les premières relances parisiennes. D’ailleurs, sur le premier but allemand (61e) tout part d’un pressing offensif avec Müller et Goretzka, qui ont complètement dégommé le milieu de terrain italien, avant de servir l’ancien de la maison pour les punir Éric Maxime Choupo-Moting. Même situation sur le deuxième (89e). Pour dire que la défense est devenue une affaire de tous en Bavière.
Malgré 55% de possession de balles, les Parisiens ont buté sur une solide défense, qui a enrayé toutes les situations parisiennes. Deux buts encaissés en 8 matchs de ligue des champions, le Bayern se trouve une nouvelle philosophie, qui peut certainement lui permettre d’aller très loin dans cette compétition.
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