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Pikine-Jaraaf : La violence légitime !

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À travers des vitres cassés, on aperçoit Fallou Fall, téléphone à la main, rigoler des commentaires de son caméraman. Tout juste derrière lui, le capitaine Jean Remy Bocandé s’installe, le visage fermé, direction Médina. Ces images sont tournées plus d’une heure après le match entre Pikine et Jaraaf au stade Alassane Djigo. C’est dans ces conditions difficiles que les joueurs du Jaraaf ont quitté la banlieue, après la match qui s’apparente au plus grand choc de notre championnat, désormais. Pourtant un match qui s’est joué dans un bel état d’esprit. Mais qui, comme souvent s’est terminé par des scènes déplorables de violences, érigées en règles.

La barbarie récurrente 


Il est aujourd’hui difficile de donner la véritable raison d’une telle rivalité dans la violence entre ces deux publics. Même le derby de la banlieue entre Pikine et Guédiawaye n’est pas autant impacté par de tels affrontements. Ce qui est en tout cas sûr c’est que cette rivalité néfaste risque d’envoyer notre football dans des nuits sombres. Le drame de Demba Diop en 2017 est toujours dans les têtes et ses stigmates visibles partout.

Violence au stade Alassane Djigo de Pikine

Violence au stade Alassane Djigo de Pikine

Déjà à l’aller, même si les supporters de Pikine n’ont pas « officiellement » fait le déplacement, ceux du Jaraaf avant traversé tout le terrain pour aller s’en prendre aux déviants présents sur place. Ce qui avait poussé le club à sévir pour « éduquer » ses supporters avant de les ramener à ses côtés. On aura beau sensibiliser, mais les idiots qui ont élu domicile dans les stades ont fini par prendre le pouvoir.

Actes idiots, réponses idiotes 


Pour se déplacer à Pikine, Jaraaf est obligé de se doter d’un bus banalisé pour éviter une agression de ses joueurs. Mais rien. Malgré tout, le bus loué pour cette occasion a été endommagé au niveau du marché Zinc, par des individus « non identifiés », d’après le club de la banlieue. Pikine qui a pris l’engagement de participer à la répartition, avoue déjà une part de responsabilité dans cette situation déplorable.

Pikine-Jaraaf : Quand la violence prend le pouvoir !

Pikine-Jaraaf : Quand la violence prend le pouvoir !

Des accusations catégoriquement réfutées par le COMSUP, qui se désolidarise du communiqué du club.  La division est toujours de mise entre le club et ses suiveurs. Son chargé de communication, Pape Moussa Bâ « déplore » ses agissements et invite les autorités à prendre les mesures nécessaires pour enrayer le phénomène dans nos stades. Il est impossible pour Tapha Seck et Cheikh Mbacké Thiam de gérer toute cette foule derrière leur équipe. Mais rien de justifie une telle déferlante de violences dans nos stades.

Manque de courage 


Du côté de la ligue, les pratiques restent les mêmes. Sanctions pécuniaires, interdiction de déplacement, huis clos prononcé…Mais aucune de ces mesures n’a eu un résultat favorable. Ce qui pousse certains à prôner un retrait de points ou des amendes beaucoup plus lourdes pour pousser les clubs à assainir l’environnement qui les entoure. La leçon est sue par le Jaraaf, lorsque la CAF avait frappé au portefeuille face à l’USM Alger, avec une amende de 30 millions. Ses supporters avaient été « isolés », pour apaiser les tensions.

C’est justement dans cette direction que doit aller la commission de discipline de la fédération sénégalaise de football. Si un club qui peine à gagner un match, se voit retirer 5 voire 10 points, la direction fera de son mieux pour calmer ces récalcitrants. En attendant que les dirigeants du football sénégalais s’arment de courage, la violence va continuer à dicter sa loi, dans un football en pleine reconstruction.

Tirs au but, hors du but !

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