MÉTA KANDÉ « JE SECHAIS LES COURS POUR JOUER AU FOOT »

Meta Kandé, vous venez de terminer une longue saison, sans trophée avec Jappo Olympique de Guédiawaye. Comment vous décrivez cet exercice ?

Dieu merci la saison a été longue et très difficile pour nous. On a fait une saison pleine et on s’est battue jusqu’au bout. Mais on a malheureusement perdu le championnat et la coupe du Sénégal. Mais le plus important reste les progrès que nous avons réalisés et nous allons tout faire pour nous améliorer davantage pour revenir plus fort prochainement.

Pouvez-vous revenir un peu sur vos débuts et comment vous avez chopé le virus du football ?

J’ai démarré dans une école de football à Vélingara qui s’appelait Téddoungal. Un jour alors qu’on jouait un tournoi, un recruteur est venu nous proposer un voyage en Gambie pour participer à des compétitions, qu’il organisait. C’était en 2015 et comme une coïncidence l’équipe de Vélingara a lancé ses activités la même année. Mais c’est précisément lors de ma première année à Dakar, qu’on m’a laissé m’installer définitivement à Dakar. C’est là que ma carrière décolle.

Comment vous avez fait pour rejoindre Dakar et comment s’est passée votre intégration ?

Quand j’ai quitté Vélingara, c’était pour rejoindre Sirènes de Grand-Yoff. Et dès ma première année nous avons gagné une coupe du Sénégal et terminé deuxième du championnat. Deux ans plus tard avec USPA, j’ai fait le triplé coupe de la ligue, championnat et coupe du Sénégal. C’est par la suite que j’ai rejoint les Sirènes de Grand-Yoff avec une finale de coupe du Sénégal également disputée. J’ai obtenu ma première sélection U20 avec le Sénégal lors d’un voyage au Ghana et c’est 2018 que j’ai été pour la première fois sélectionnée en équipe première.

Nous savons qu’il n’est pas facile de réussir dans le football au Sénégal. Avez-vous connu des difficultés au début ?

Même une fois en voyage on avait des soucis de logements

J’ai connu beaucoup de difficultés à mes débuts. Je n’avais pas un bon encadrement et on n’avait même pas de salaire. On ne nous donnait que le transport et on demandait de l’aide à nos familles. Même une fois en voyage on avait des soucis de logements. Mais maintenant c’est diffèrent, puisqu’on commence à parler de contrat et les choses ont véritablement évolué ces dernières années.

Comment vos parents ont réagi quand vous avez commencé à jouer au foot ?

C’est très difficile pour une fille de jouer au football en Afrique particulièrement au Sénégal. Les parents veulent nous voir poursuivre nos études ou rester à la maison pour les taches ménagères.

Personnellement mes parents n’ont jamais voulu que je joue au foot. Mais j’étais têtue et je me cachais pour aller jouer. Des fois ça m’arrivait même de sécher les cours pour ma passion. C’est très difficile pour une fille de jouer au football en Afrique particulièrement au Sénégal. Les parents veulent nous voir poursuivre nos études ou rester à la maison pour les taches ménagères. Les stéréotypes et les reproches ne manqueront jamais.

Quels sont les épisodes qui vous ont le plus marqués ?

Les finales que j’ai jouées m’ont fait énormément de plaisir, en plus des trophées que j’ai gagnés. Moi je suis surtout marquée par ma première victoire en coupe du Sénégal pour ma première année à Dakar. C’est d’autant plus important pour quelqu’un qui ne jouait au foot que pour le plaisir.

Vos ambitions sur le court et le long terme ?

Mon ambition avec les Aigles de la Médina est de tout donner pour nous qualifier aux phases de poule de cette ligue des champions. Ce qu’aucune équipe sénégalaise n’a encore réussi à faire jusqu’ici. C’est mon seul objectif à court terme. Mais sur le long terme, je veux bien sûr signer mon premier contrat professionnel et je me donne à fond pour y arriver.