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Qui a énervé (le gentil) Pape Thiaw ?

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C’est avec un retard d’une dizaine de minutes que Pape Thiaw est entré dans la salle exiguë de la Sonatel, qui a abrité la publication de liste pour la CAN. Engouffré dans son costume africain de couleur sombre, avec à chaque fois un semblant de petit sourire dans un coin de la bouche, Pape Thiaw est apparu très ferme face à la presse. Même les animations du 12e Gaïndé n’ont pas sorti le sélectionneur national de son mood, donnant l’impression d’avoir envie d’en découdre avec tout le monde. Il s’est pourtant montré très amical avec les journalistes, au moment de répondre à leurs questions. Mais le contenu des réponses fait montre d’un homme, qui en avait dans le cœur et qui sentait un grand besoin de tout balancer.

Fonction entièrement assumée !

Depuis son intronisation, la plupart des sceptiques voyaient en Pape Thiaw, un homme sans poigne. Un bon gars certes, mais qui aura du mal à s’assumer face aux gros caractères de la tanière. Un cliché, que Pape a longtemps trimballé, jusqu’à ce que ça ne l’énerve. C’est ainsi qu’il veut montrer à tout le monde, qu’il n’y pas de hasard dans sa carrière. « J’ai bossé pour être là. Personne ne me l’a donné. J’ai rampé pour être dans cette sélection. » C’est la première fois qu’on voit Pape dans un costume de guerrier. Il laisse de côté son calme légendaire, son humilié et ses hésitations pour mettre beaucoup de points sur les « i ».

L’ancien coach de Niarry Tally ne veut plus que sa gentillesse soit une fenêtre pour lui marcher dessus. « Parce que je suis quelqu’un de très gentil. Peut-être que je ne parle pas. J’ouvre à tout le monde et les gens confondent gentillesse et Niaka Fayda (…) mes décisions, je les prends. » Face à la presse, Pape Thiaw était  en roue libre.


Fermeté improvisée ?

Pape Thiaw avait des comptes à rendre avec tout le monde.

Pape Thiaw avait des comptes à rendre avec tout le monde.

Les rumeurs sur son laxisme et les comparaisons avec la fermeté de Aliou Cissé ont énervé Pape Thiaw. Il a décidé de tout changer et de se comporter comme « un méchant ». Son « les gens confondent gentillesse et manque de caractère », témoigne de sa frustration et de son envie de reprendre définitivement le pouvoir. C’est une question du journaliste Saikou Seydi sur l’environnement de la sélection, qui l’a sorti de ses gongs. « La fédération et le ministère ont pris toutes les dispositions nécessaires et j’espère que vous aussi ( la presse ) vous ne serez pas fâchés contre moi. Car vous parliez de bunkeriser, on va le faire.»


Le laisser-aller lors du match amical face au Brésil à Londres, a mis la puce à l’oreille et le sélectionneur national ne veut plus revivre la même situation. Mais pour un homme, connu pour son maganisme et sa gentillesse, le changement sera brutal pour tout le monde. En si peu de temps, la presse et les créateurs de contenus ont réussi à métamorphoser l’homme en nous privant, définitivement sans doute de son sourire.

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