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AU NOM DE LA VIOLENCE

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Le derby est lancé. Le Guédiawaye FC/AS Pikine de ce samedi 29 avril sera très chaud sur la pelouse et dans les tribunes. Même le choix porté sur le stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio n’y fera rien. Les supporters des deux clubs vont en découdre, si on y prend garde. « C’est la fête du football», disait l’entraîneur des Crabes. Mais, en disant cela, Souleymane Diallo n’avait certainement pas totalement mesuré, la teneur de l’adversité de ces deux clubs voisins, qui ne peuvent même pas se regarder dans une glace.

Ibrahima Boye, le point de départ des embrouilles 

«…eeeeh Guédiawaye, Diamniadio lalay xaar». Il faut le dire. Quand les supporters de Pikine quittaient Rue 10, Tally Bou Mak et Buntu Pikine pour rallier le stade Ibrahima Boy, beaucoup d’entre eux avaient dans un coin de la tête, cette 19e  journée qui se profile. Face à Dakar Sacré-Cœur, Babacar Sarr a très vite fait le taf sur le terrain (0-1), laissant ses supporters dans les gandins, la possibilité de s’occuper de leurs prochains adversaires, Guédiawaye. Même si le public de Guédiawaye FC n’était pas présent au stade, les chambrages et autres chants provocateurs ont attiré l’attention des jeunes, des alentours du stade, qui ont répondu par des jets de pierres, provocant même l’interruption du match à la 65 ème minute. Ce qui a irrité, le président de DSC, Mathieu Chupin qui déplore vigoureusement une « banalisation de la violence». S’en est suivi un affrontement entre supporters et , il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour ramener le calme et mettre fin au face-à-face. Au moins temporairement. Des faits déplorables, d’autant plus que les deux équipes avaient toutes deux, un match important de coupe du Sénégal à jouer. Et au lieu de se mettre derrière leurs équipes, des pseudos supporters animés d’une haine inouïe, dégradent l’atmosphère d’un derby qui avait pourtant réuni tous les ingrédients d’un match apaisé. Dans la foulée dans un communiqué laconique, Guédiawaye FC se démarque « des actes de vandalisme », sans aucune mention d’une quelconque sympathie envers les victimes. Terrible.  De son côté l’AS Pikine répond et accuse « des groupes organisés se réclamant du Guédiawaye FC», pour augmenter davantage l’adrénaline et accentuer les risques de violences.

 Le revers de la médaille 

« A l’aller ils avaient cassé notre bus. Et s’ils  pensaient s’en tirer comme ça, c’est qu’ils n’ont rien compris». Les paroles de ce fervent supporter des Crabes résument la situation tendue dans laquelle va se jouer ce derby et il regrette même que le match « se joue loin de leurs bases». Mais la constance pour le moment est de condamner les actes de ces groupuscules de supporters en 16e de finale de la coupe du Sénégal. De quelque bord que ce soit. Dans le football, les rivalités ont toujours fait le spectacle et la beauté du sport roi. Mais avec des limites à ne pas franchir. Et pour comprendre cette animosité entre Pikine et Guédiawaye, il faut remonter à la 6e journée de championnat de cette saison.

Les déclarations de ce supporter de Guédiawaye ne sont pas totalement fausses, puisque le bus des visiteurs a été saccagé, avant même le coup d’envoi d’un match que Assane Diatta et Ismaïla Cessay ont ébloui de leur talent ( 1-2). Depuis ce jour, les Ultras des jaune et bleu nourrissent un ardent désir de revanche sur les locataires de Alassane Djigo. Le message est lancé. Les organisateurs sont donc avertis. La violence plane au-dessus de cet événement, qui doit être la vitrine du football sénégalais, que la Ligue Pro veut vendre. Et il faut déjà présent prendre toutes les dispositions sécuritaires pour éviter des débordements au soir du 29 avril dans ce bijou, qu’est le stade Me Abdoulaye Wade. Car, il faut être réaliste, aucun acheteur ne misera sur une marchandise pourri. L’adversité et surtout les oppositions des derbys font le charme du football et non la violence.

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