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« JE N’AI PAS SENTI LE SOUTIEN DE MON PAYS »

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Cheikh Kane Sarr, d’abord, pouvez-vous revenir sur votre parcours de footballeur?

J’ai débuté le foot au Sénégal comme tous les jeunes sénégalais . C’est par la suite qu’un oncle du nom de Fodé Touré, qui s’occupait d’une académie de foot à Kaolack m’a repéré et a convaincu mes parents d’intégrer Ndangane Foot entre 2013 et 2014. Je suis resté là-bas quelques temps et j’ai réussi à obtenir des sélections en U17 du Sénégal et même en U23 avec Joseph Koto et Youssouf Dabo.

Comment s’est passé le voyage en Espagne ?

J’ai été repéré, grâce à mes performances par Nastic de Taragona, un club espagnol qui m’a signé un premier contrat. Je n’y suis pas resté très longtemps puisque Real Oviedo qui évolue en deuxième division m’a recruté dans la foulée. Ça s’est plutôt bien passé jusqu’à mon départ vers Grenade puis Castellón, avant d’atterrir dans mon club actuel, le Rayo Majadahonda qui évolue en troisième division.

La séquence a fait le tour des réseaux sociaux. Mais revenez un peu sur l’épisode de l’altercation.

Je ne l’ai pas frappé je l’ai juste identifié pour que les images restent et qu’une décision soit prise.

On était parti jouer au pays basque, ( Sestao) le week-end dernier. C’est un endroit très hostile qu’on connaît. Durant toute la première période on a subi des insultes des tous genres venant des supporters. Et puisqu’on est des joueurs, on est habitué à ce genre de situation. Mais la situation a dégénéré en deuxième mi-temps. Alors que je m’approchais du poteau pour prendre une bouteille d’eau et rompre mon jeûne, un supporter est descendu des tribunes et a commencé à proférer des insultes racistes à mon encontre. Ce que je n’ai pas pu supporter. C’est par la suite que je suis allé l’attraper par le coup pour lui demander des explications. Je ne l’ai pas frappé, je l’ai juste identifié pour que les images restent et qu’une décision soit prise pour lutter contre le racisme dans les stades.

Après l’incident, tes coéquipiers ont refusé de reprendre la partie. Comment tu as vécu ce geste de solidarité ? 

C’est un acte historique en Espagne. C’est la première fois d’ailleurs qu’une équipe refuse de jouer pour soutenir son joueur. Le club pouvait être sanctionné lourdement, mais les coéquipiers ont été grands et m’ont soutenu jusqu’à la fin. Même après la rencontre, j’ai senti un énorme soutien venant de mon équipe et de mes dirigeants. Je les remercie pour ça.

Mais est-ce tu as senti ce même soutien venant de ton pays, le Sénégal ? 

Honnêtement je n’ai pas senti ce soutien venant de mon pays. Depuis que l’histoire a éclaté, Cheikh Diop (Emedia) est le seul journaliste sénégalais qui m’a contacté pour en parler. Je l’en remercie au passage. Mais en réalité ça fait très mal de vivre de telles choses à l’étranger et de sentir que son pays n’est pas derrière vous pour vous soutenir. C’est vrai que je ne suis pas dans l’élite du football espagnol, mais je pense juste qu’on aurait pu nous apporter le soutien nécessaire. Mais c’est dommage. Par contre les petites catégories m’ont soutenu dans cette épreuve. Mais de manière générale je n’ai pas senti la main de mon pays derrière moi.

Mais vous avez quand même bénéficié d’un soutien de taille. La solidarité Vinicius Jr doit forcément vous soulager ? 

Je profite de l’occasion pour le remercier. Si tous les joueurs de couleur, ou dont les voix portent adoptaient la même attitude, je ne dis pas que le racisme va disparaître, mais il pourra foncièrement reculer. Vinicius a toujours été victime d’insultes racistes, comme récemment à Valence et honnêtement, je pensais qu’il en rajoutait. Mais c’est quand je l’ai vécu que je me suis vraiment rendu compte de la douleur qu’on peut ressentir. En tout cas la lutte doit être celle de tout le monde.

Mais Cheikh Kane Sarr, avec le tôlée que l’affaire a fait, n’as-tu pas peur de représailles ?

Je n’ai aucune crainte pour ma carrière et je vais continuer à me battre jusqu’au bout.

Non. Je n’ai aucune crainte pour ma carrière et je vais continuer à me battre jusqu’au bout. Mon combat est noble et je me bats pour la bonne cause. Je défends ma peau, ma dignité et l’être humain. Donc je n’ai peur de rien. Partout dans le monde je suis soutenu donc je ne vais jamais reculer. Je n’ai frappé personne, je n’ai fait que défendre ma peau et la dignité humaine.

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