On ne se rend peut-être pas compte mais le championnat local est en train d’être dépouillé de ses meilleurs éléments. Comme c’est le cas chaque année. Aimé Tendeng, Aliou Souané, Abdulie Kassama et peut-être Souleymane Cissé. Avant eux c’était Marc Mendy, Jean Louis Barthelemy Diouf, Ousmane Diouf, Alioune Badara Faty, pour ne citer que ceux-là. Mais ce que tous ces désormais ex footballeurs locaux ont en commun, c’est qu’ils n’ont pas quitté le continent africain. Maroc, Algérie, Soudan, RDC ou même Rwanda. Ils n’hésitent plus accepter les offres qui nous viennent d’ailleurs et qui donnent certainement plus d’opportunités aux joueurs de chez nous. Pourvue qu’ils sortent de la galère.
L’Afrique des riches
🚨 IMIKINO
Uyu mukinnyi yitwa Aliou Souane ni umusore ukomoka muri Senegal afite imyaka 23 akina hagati mu bwugarizi (Center back) yamaze kugera I Kigali aho aje gusinyira ikipe ya APR FC ndetse agakora na Test medicale. Biravugwa ko aratangwaho asaga €60k akazajya ahembwa $5k pic.twitter.com/0L6t2pZA64
— Sport Galaxy Rwanda 🇷🇼 (@KendrickElwazi2) June 24, 2024
Aucun des joueurs de Ligue 1, ne donnera les détails de son salaire qu’il touchait sur nos terrains pourris. Mais une chose est sûre, les autres clubs africains sont deux voire mille fois plus puissants financièrement que Jaraaf, Guédiawaye, TFC et consorts. Pendant que certains courent derrière leurs maigres pécules, ces formations détenues par des mécènes sont capables de surpayer leurs employés. Le cas Aliou Souané est suffisant pour tout expliquer. Le joueur de l’académie Darou Salam prêté au Jaraaf, devrait être cédé pour pas moins de 30 millions de francs avec un salaire de plus de 3 millions par mois. Ça ne s’arrête pas là, puisque le club rwandais de l’APR FC, (détenu par le président Paul Kagamé) va lui verser une prime à la signature de 13 millions.
Son coéquipier Aimé Tendeng est vendu pour pas mois de 150 millions. Des émoluments qu’aucun club sénégalais n’est capable de faire actuellement. Et même dans le passé. Ces exemples du meilleur défenseur et du meilleur jouer de la saison sont aussi valables, pour tous leurs autres camarades qui ont tous, cédé aux grosses sommes d’argent des autres clubs d’Afrique.
L’Europe, un simple mirage
L’objectif de tous ces joueurs locaux est de s’expatrier après une bonne saison au Sénégal. Et la destination privilégiée reste le continent européen. Mais malheureusement c’est un luxe que la majorité ne peut pas se permettre. Seules les académies qui nouent des partenariats avec les clubs étrangers, sont capables de placer leurs joueurs hors du continent. Diambars, Génération Foot, Dakar Sacré-Cœur et Keur Madior sont pour le moment maîtres dans cet exercice. Et d’ailiers ce qui facilite cette intégration des académiciens reste l’âge des pépites, qui auront le temps et les aptitudes de se développer pour être revendus plus chère, en un an ou deux. Au moment où les joueurs des clubs traditionnels, le plupart âgés ne peuvent plus acquérir une telle valeur marchande sur le marché. L’Afrique est leur paradis alors.
D’une manière ou d’une autre la Ligue 1 sénégalaise peut se targuer d’être une ligue des talents, version Afrique. Toujours dépouillée mais jamais appauvrie. Elle va encore continuer à produire pour les autres et à remplir les poches de certains.
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