Deux jours de masterclass en terme de coup de gueule. La ministre des sports qui a effectué des visites de chantiers dans certains stades régionaux, n’a pas du tout été tendre avec les promoteurs, de même que les autorités locales. D’abord à Kédougou, puis à Sédhiou, Khady Diène Gaye a constaté et déploré d’énormes retards sur des chantiers, qui en principe devraient être livrés depuis 2020. Plus de trois ans de retard donc, pour des infrastructures sportives dont les budgets ont été financés, pour la majorité à plus de 60 %. Mais dont l’exécution physique ne dépasse même pas les 20%. Un mal qui persiste dans un « pays de football », qui n’a que deux stades homologués (Abdoulaye Wade et Lat Dior) et qui devra, dans deux ans accueillir les jeux olympiques de la jeunesse.
Des retards incompréhensibles
@KHADYDIENEGAYE
J’ai effectué une visite au chantier du stade régional de Sédhiou. J’ai été sidérée de constater qu’après un décaissement de près de 66% du financement d’un montant de 3,5 milliards par l’État du Sénégal depuis 2017, le taux d’exécution est quasiment nul. pic.twitter.com/OUCCH3RY6r— TotalSportsn (@totalsport221) August 11, 2024
C’est un ministre des sports très déçu qui s’est présenté, ce 8 août à ce qui devait être aujourd’hui le stade régional de Kédougou. Un chantier à peine entamé. Khady Diène Gaye entourée de ses collaborateurs complices a trouvé un chantier qui n’avance pas à et a dénoncé le retard sur l’exécution du chantier. KDG : « Le montant initial du marché est de 3 milliards 500 millions. Malgré un taux d’exécution financier de 80 %, l’exécution physique n’est que de 20 % ». Le constat très amer du ministre qui a consulté, les rapports du gouverneur de région, que Khady Diène Gaye accuse au passage « d’être un peu trop tendre » parce que selon elle, « il y’a rien sur place ».
Le même constat est fait à Sédhiou où le ministre décrit une situation « triste », avec une promesse très ferme pout terminer: « Il faut que cela cesse ». Sur place, un projet de stade en lambeau, malgré 61% du taux d’exécution financier. Une situation catastrophique, qu’on peut relater dans la plupart des stades régionaux, dont les missions de contrôles, si elles existent, méritent aussi d’être auditées.
Dakar l’exception ?
Dans cette situation chaotique des infrastructures sportives dans les régions, Dakar semble être l’exception. Même si les pelouses ne sont pas souvent en bon état, la capitale dispose tout de même de stades praticables. Ce sera déjà pour bientôt le cas du stade Demba Diop, que sera « fonctionnel dans la deuxième partie de la saison à venir », selon le président de la FSF. Me Augustin Senghor, qui y a effectué une visite début juin était un peu trop ambitieux car ce n’est pas pour bientôt la réouverture. Néanmoins l’intention et la volonté sont là.
On peut aussi parler du projet d’aide de réhabilitation de 4 stades ( Aline Sitoé Diatta, Lamine Gueye, Eli Manel Fall et Léopold Sédar Senghor ) d’une valeur de 40 milliards, qui suit son cours. Avec l’appui de la République populaire de Chine, le stade de l’amitié sera relooké à hauteur de 20 milliards. Ajouter à cela, les centaines de stades municipaux qui pillulent un peu partout dans Dakar et sa banlieue.
Autant de bonnes nouvelles, qui viendront accompagner les bonnes performances des sélections nationales. Mais, il revient aux nouvelles autorités de corriger cette discrimination, qui fait de Dakar, la région la plus nantie en terme d’infrastructures sportives, au détriment des autres.
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