Foot Local : Pourquoi le Sénégal est pauvre en buteur ?

Article publié le 2 juin 2024 et repris

Le constant est le même chez tous les détracteurs du foot local : les attaquants ne marquent pas beaucoup de buts. Malheureusement sur ce plan, on ne peut rien leur reprocher, puisqu’ils ont raison sur toute la ligne. En 19 journées de championnat le meilleur buteur n’a fait trembler les filets que 7 fois. Il s’agit de Moussa Diallo de Wallydaan. Un ratio très faible, qui interroge sur la qualité des attaquants. Depuis la professionnalisation de notre football aucun autre joueur n’a fait mieux ou autant que Ibrahima Niane, avec ses 19 pions lors de la saison 2016/2017. Un record et donc un luxe que les actuels attaquants ne peuvent pas espérer savourer.

Une formation qui fait défaut

Buteurs de AJEL

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce manque d’efficacité des attaquants. Mais Joseph Senghor pointe le volet formation. L’ancien entraîneur de l’AS Pikine, pense qu’il faut « rapidement identifier les profils leur octroyer un entraîneur spécifique et procéder à la répétition des gammes au quotidien ». Pour lui, la spécialisation des entraînements sonne comme une obligation pour créer de vrais buteurs. Ce qui n’est pas le cas pour le plupart des clubs sénégalais.

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— Jose Mourinho (@10466640Mourinh) January 6, 2025

L’ancien entraîneur de l’AS Douanes va plus loin et propose même des « entraîneurs exclusifs pour les attaquants, comme on le fait avec le gardiens ». Un renforcement des staffs est donc nécessaire pour mettre les attaquants dans de meilleures conditions. La difficulté réside également dans la nature du championnat et la volonté manifeste de certaines équipes, de tout le temps, fermer le jeu.

« Le but c’est dans le sang »

Sidath Sarr est viré par Teungueth FC.

« Au Sénégal on manque d’attaquants types » a d’emblée déploré pour sa part Sidath Sarr. Presqu’une lapalissade, dans une ligue où le meilleur buteur dépasse difficilement la barre des 10 buts toute la saison. Mais apparemment seule la formation ne suffit pas pour être un vrai buteur. Car pour Sidath « être buteur c’est l’avoir dans le sang ». C’est-à-dire avoir un flaire avec une « facilité de se déplacer et de plonger derrière les défenseurs au bon moment ». Il précise néanmoins « qu’une bonne défense peut être un obstacle » pour les offensifs.

Tous ces techniciens s’accorder sur le fait qu’il faut un travail spécifique, pour augmenter les chances des attaquants. Mais il ne faut pas non plus occulter l’enjeu, qui est l’équilibre d’équipe, conclut Sarr père.

Départ prématuré des attaquants

Mbaye Jacques Ndiaye buteur TFC

L’une des causes de la pauvreté du championnat. Surtout chez les attaquants. C’est d’ailleurs la thèse défendue par Beau Touré selon qui « pour avoir un bon attaquant, il faut avoir joué le championnat, le maîtriser pendant deux ou trois ans ». Le technicien prend exemple sur Mbaye Jacques Ndiaye, qui avait la possibilité de battre le record de buts en championnat. Mais parti en pleine saison. Beau, lui pense que les joueurs doivent rester plus longtemps au Sénégal, pour avoir la possibilité de « marquer 30 buts par saison ». Ces derniers ne vont certainement pas suivre ses conseils. Mais il faut néanmoins lui concéder la pertinence de son idée.

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1️⃣ But
1️⃣ Passe décisive pic.twitter.com/FsSuJty2I3

— Teungueth FC (@TeunguethFc) December 2, 2023

D’ailleurs ce n’est pas pour rien que les deniers joueurs locaux convoqués en équipe nationale sont tous, à vocation défensive. Le mal est persistant et que les formateurs ont du chemin à faire.