Le bras de fer continue entre le ministère des sports et la fédération sénégalaise de football. D’abord c’est Khady Diène Gaye qui a adressé une lettre à Augustin Senghor pour demander de façon exhaustive la traçabilité des 23 milliards dépensés au mondial qatari en 2022 et à la CAN en Côte d’Ivoire en 2023. La réponse de la FSF n’a pas tardé. Elle se décharge et charge le DAGE du ministère, qui est en principe le responsable de tous les décaissements, pour financer les campagnes des équipes nationales.
Solide défense
« N’étant ni ordonnatrice ni exécutrice technique ou opérationnelle des dépenses publiques relatives au budget de ces compétitions, la FSF ne peut donc pas produire les bilans financiers desdites compétitions.» En réalité la réponse de la FSF pouvait s’arrêter là et tout le monde aurait compris. Ici, les fédéraux expliquent clairement à Khady Diène Gaye et sa bande qu’elle n’est pas mesure de répondre à cette sollicitation, qui peut sembler quelque peu gênante. Elle pointe les principaux responsables qu’il faut interroger pour avoir tous les détails de toutes les dépenses. En résumé donc « seuls les services financiers du Ministère des Sports gestionnaires exclusifs du budget mis à leur disposition » peuvent donner plus de détails.
En plus de son innocence criée haut et fort, la fédération évoque « une dette » que le ministère des sports n’a toujours pas remboursée. Coup pour coup.
Une requête vraiment inutile ?
La ministre des sports Khady Diène Gaye demande à la fédération sénégalaise de football le bilan financier des campagnes de l’équipe nationale A de football 2022 et la Coupe d’Afrique des nations 2023
» Monsieur le Président, je dois répondre à des questions posées à un honorable… pic.twitter.com/UOELRcUIau— Ⓜ️ister Bakhdad2️⃣.0️⃣🇸🇳 (@BakhdadO) August 16, 2024
Et si Khady Diène Gaye et son ministère savaient déjà tout ? Parce qu’en principe un ministre qui a pris fonction depuis le mois d’avril doit être en mesure d’avoir tous les dossiers sous son coude. Ce qui rend très pertinente cette question : pourquoi la ministre a saisi la fédération tout en sachant qu’elle ne gère pas directement les dépenses ?
Peut-être qu’elle veut juste vérifier la conformité des dépenses qu’elle a sous, sa main et celles réellement faites par la fédération à Doha et à Abidjan. Bien évidemment tout cela n’est que supputation. Mais cette demande du ministère semble inopportune, si on sait que Me Augustin Senghor et ses potes ont déjà été entendus par les enquêteurs de la cour des comptes. Pourquoi ne pas attendre donc la conclusion de ces auditions pour en avoir le cœur net ?
Quoi qu’il en soit la FSF tient une bonne défense dans cette affaire et il faudra plus au ministère pour la percer.
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