Ce que AS Pikine, Casa Sport, Jaraaf ou encore Teungueth FC ont en commun, n’est ni un palmarès, encore moins la couleur des maillots, mais plutôt de fervents publics. On ne parle pas de violence bien sûr. Toujours derrière leurs équipes. Peu importe la situation. Dans le passé, de vives rivalités ont pendant longtemps rempli des stades de Dakar, à l’instar d’un Jaraaf vs J.A. par exemple. Une attractivité qui avait migré vers le mouvement navétanes, qui cristallisait toutes les attentions. Cependant, la machine a finalement été relancée en 2020, avec l’avènement du Covid 19. Cette épidémie qui a fait de centaines de morts au Sénégal a causé l’arrêt des navétanes et les supporters se sont tournés vers le club le plus proche. Conséquence, tous les stades sont remplis chaque week-end. Une aubaine donc pour le football local.
AS Pikine, la locomotive
Les rivaux de Guédiawaye FC ne sont pas les pionniers. Mais sont désormais les premiers dans ce domaine actuellement. Doté d’une capacité de 10000, le stade Alassane Djigo de Pikine, affiche le plein tous les week-ends, ou presque. Déjà le choc de la 18e journée en 2021, face au Teungueth FC avait fait plus de 6.292.000 FCFA de recettes. Une bonne petite somme qui peut boucher quelques trous. Justement, c’est à cause de la force du public que le président Mamadou Guéye à rétropédalé, dans sa volonté de nommer Mohamed Soly, comme entraîneur principal, après le limogeage de Massamba Cissé. C’est en masse qu’ils se sont rendus à l’entraînement pour se faire entendre. Et obtenir gain de cause. Pour juste confirmer l’impact du public pikinois dans le club.
Elle est belle la victoire🤍💚@ASCJaraafSn pic.twitter.com/bYiFYt0pLr
— ToutFoot (@tout_foot_) May 6, 2023
A côté, le Casa Sport, Jaraaf, Teungueth FC et Guédiawaye FC font de la résistance. Malgré leur pelouse chaotique, les fils de la Médina se mobilisent chaque week-end derrière Modou Maneh et ses camarades. Avec Allez-Casa qui a fini de faire l’unanimité, le Casa a la garantie de pouvoir chanter et danser aux rythmes de la Casamance, après chaque match. D’ailleurs la seule réussite du derby Guédiawaye-Pikine (0-0) délocalisé à Diamniadio reste la mobilisation.
Les laissés-pour-compte
Ce sont généralement les équipes sans base affective. Plus précisément les centres de formation ou académies. Diambars, Génération Foot, Dakar Sacré-Cœur sont les bons deniers en terme de mobilisation. Les populations voisines ne se sont pas suffisamment appropriées ces équipes. Mais il faut aussi dire que les clubs n’ont pas non plus, travaillé sur la création d’un lien affectif entre l’équipe et la communauté. Même si, GF fait des efforts, il lui reste du chemin.
Les académies, mais aussi les «clubs SDF». L’AS Douanes est l’exemple typique de cette catégorie d’équipes. Et l’US Gorée son suivant. Il est impossible de situer les Gabelous dans un quartier de Dakar. Un véritable handicap, pour l’équipe qui reçoit ses matchs à domicile à Guédiawaye, au point de créer une nouvelle rivalité avec le GFC. Avec la configuration de la cartographie du football sénégalais, un club « sans domicile fixe », aura du mal à s’imposer. Le Ndiambour s’identifie à la région de Louga, Casa Sport à la Casamance, la Linguère à la région Nord, la Sonacos au Baol. C’est seulement ainsi qu’un public pourra s’attacher à son équipe. Au cas échéant, c’est le néant. Un énorme manque à gagner, pour le football local et sa billetterie.
Néanmoins, avec des clubs qui travaillent dans le domaine du marketing et les rivalités qui se créent de plus en plus, l’espoir est permis.
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