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SERBIE-RUSSIE, AU DELA DU FOOTBALL

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Ce n’était pas forcément le match le plus attendu de la Coupe du monde au Qatar, mais Serbie-Suisse du vendredi 2 décembre est sans doute l’un des plus politiques de cette messe du football mondial. Les liens que ces deux pays entretiennent avec le Kosovo, pays d’où sont originaires plusieurs joueurs suisses dont Xhaxa et Shaqiri, et dont la Serbie nie jusqu’à présent l’indépendance sont à l’origine du conflit. 

La « Nati » (Suisse) est multiculturel. Une bonne moitié des joueurs suisses est d’origine étrangère ou possède des doubles nationalités et parle plusieurs langues. C’est la conséquence de plusieurs vagues d’immigration en Suisse. Il y a d’abord eu des Italiens ou des Portugais, puis des Turcs, comme l’entraîneur Murat Yakin. Et donc plusieurs joueurs originaires des Balkans  dont les parents ont fui cette zone de l’ex-Yougoslavie lors de l’éclatement du pays et des multiples guerres qui ont suivi dans les années 80 et 90.  Ce sont donc ces stars comme Haris Seferovic, venu de l’actuelle Bosnie, Granit Xhaka et surtout Xherdan Shaqiri, tous deux Albanais du Kosovo qui portent le combats, pas avec des armes mais avec des crampons derrière un ballon.

Kossovo comme pomme de discorde

C’est à cause de ces joueurs kosovars que le match contre la Serbie possède une vraie dimension politique, Kosovo, ce petit territoire de 10 000 km2 et 1,5 million d’habitants, reste un sujet de contentieux international. Le pays, qui a proclamé son indépendance en 2008, est reconnu par 33 pays européens sur 44 mais n’est pas reconnu par l’ONU, pas par la Serbie, naturellement. Rappeler aussi que le Kosovo possède une importante minorité serbe, autour de Mitrovica.

D’ailleurs, lors des premiers matches de la Serbie lors de cette Coupe du monde 2022, un drapeau serbe a été vu dans les vestiaires qui intègre le Kosovo dans la Serbie.

En face la Suisse, non seulement a accueilli des footballeurs kosovars, mais elle a plus globalement accueilli près de 200 000 réfugiés kosovars, c’est considérable. Elle a aussi soutenu politiquement l’indépendance du Kosovo quasiment depuis le début. Soutien économique et financier également.

Une 1ere valse au mondial 2018

Et le comble, c’est qu’il y a déjà eu un Suisse-Serbie il y a quatre ans lors de la Coupe du monde en Russie. La Suisse avait gagné grâce des buts de ses joueurs… kosovars qui avaient célébré en mimant le symbole de l’aigle albanaise. De la provocation gratuite et la FIFA a même sanctionné les coupables.

Le football a joué comme facteur d’intégration dans la société suisse. L’université suisse de Berne a publié une étude sur le sujet. Sur les 1 400 clubs de football que compte la Fédération suisse, on recense près de 180 nationalités différentes, presque toute la planète. Un joueur sur trois possède une origine étrangère. En fait, les populations immigrées, quand elles arrivent en Suisse, choisissent souvent le football pour leurs enfants, plus facile d’accès, moins cher que les autres sports nationaux en Suisse, comme le ski ou le hockey.

Le football joue un rôle dans l’insertion sociale, pour apprendre la langue, pour se faire des amis, parfois pour trouver un travail. Cela n’empêche pas la discrimination dans certains clubs mais globalement c’est un facteur d’intégration. D’ailleurs, il a une vague d’immigration encore plus récente que celle des Balkans, avec plusieurs joueurs venus d’Afrique : Manuel Akanji et Noah Okafor, d’origine nigériane, Djibril Sow d’origine sénégalaise, Breel Embolo d’origine camerounaise, qui a d’ailleurs puni son pays d’origine, le Cameroun au Qatar.

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