Aliou Cissé a enfin décidé de lâcher du lest. Pour la double confrontation face au Mozambique (24 et 28 mars) pour les qualifications à la CAN 2023, il décide de faire appel à de nouvelles têtes, tant réclamées par le peuple sénégalais. Dion Lopy et Pape Ousmane Sakho voient pour la première fois, leurs noms être cochés, à côté de celui de Sadio Mané et Gana Gueye. Convoqué une première fois à la veille de la coupe du monde, avant de déclarer forfait pour blessure, Noah Fadiga va enfin pouvoir honorer sa première sélection. Le Sénégal aura , avec cette nouvelle vague de joueurs, la possibilité d’entamer un renouvellement de génération et préparer plus sereinement l’après Sadio Mané. A côté, il y a des revenants qui refont surface. Il s’agit de Habib Diallo, Abdallah Ndour et Abdoulaye Seck, qui ont tous manqué la campagne au Qatar et qui pourront être de la partie pour Abidjan cette année. Mais pour le moment ce sont les nouveaux qui nous intéressent.
Pape Ousmane Sakho, la consécration
«Un jour, tu me remplaceras dans l’équipe nationale du Sénégal », c’est en ces termes que Sadio Mané avait encouragé Pape Ousmane Sakho, après son trophée du plus beau but du joueur africain, lors des CAF Awards. C’est justement après ces compliments que les chances de POS en équipe nationale ont commencé à augmenter. Mais comme souvent, Aliou Cissé attend «son» bon moment pour lui permettre d’enfin porter le maillot national. Face au Mozambique, l’ancien de Diambars, passé par Tengueth FC a plus de chances que les autres de briller, avec à l’absence de Ismaïla Sarr et d’un autre joueur de couloir, capable d’apporter autant offensivement. Un joueur très technique, rapide, capable de jouer au milieu, sur les côtés et de marquer des buts. C’est tout ce dont le Sénégal avait besoin. En conférence de presse le sélectionneur des Lions a d’ailleurs justifié la longue attente du joueur de Simba FC (Tanzanie). « Aujourd’hui c’est le moment pour lui, avant c’était trop tôt parce que les schémas étaient déjà définis, le plan était déjà défini et il y’avait des garçons qui étaient déjà là et qui avaient un temps d’avance sur lui. Aujourd’hui avec la blessure de certains et avec le manque de compétitivité de certains, c’est le moment de le faire venir », Aliou est très explicite. POS doit donc profiter du peu de temps de jeu, qui lui sera offert pour briller et espérer accompagner Sadio Mané, en Côte D’Ivoire l’année cette année.
Dion Lopy, pour bousculer les cadres
C’est la surprise chef. Et Demba Mbaye doit être très déçu de ne pas pouvoir compter sur son capitaine, pour la double confrontation ô combien importantes face au Mali pour les qualifications de la CAN U-23. « Nous sommes ravis que Dion Lopy et Formose rejoignent les A. D’ailleurs, nous, tous travaillons pour cet objectif, d’amener nos jeunes le plus haut possible au niveau de la sélection A. Donc aujourd’hui, je vais les féliciter et dire à quel point, je suis ravi que des joueurs qui étaient initialement appelés chez les U23, aient été appelés avec les A », même si devant les micros, le sélectionneur des Olympiques ne veut pas dégrader l’environnement sain qui entoure le football sénégalais, il sera tout de même, confronté à un énorme casse-tête, s’il doit en plus, faire sans Lamine Camara, « pour des raisons administratives » selon ses termes.
Mais cette convocation, Dion Lopy l’a bien méritée. Depuis plus d’un an, il performe avec Reims, jusqu’à cette saison, qui est celle de la confirmation. L’ancien de Oslo FA a effectivement été titularisé dans 15 des 24 matchs qu’il a disputés. C’est-à-dire les 50%. Pour le reste, il est sorti du banc pour un taux de participation de 80 % des matchs, des pensionnaires d’Auguste Delaune. La combativité et le volume de jeu lui permettent d’être un élément majeur du jeune coach rémois, Will Still. Justement en équipe nationale, il lui faudra cette régularité pour bousculer le trio Gana-Nampalys-Pape Gueye. Il y a aussi Pape Matar Sarr et Pathé Ciss, déjà présents et qui ont une longueur d’avance sur lui. Une concurrence loin de décourager le Lion de 21 ans qui a déjà étalé sa fierté sur son compte Tweeter «immense fierté d’être appelé pour la première fois en équipe nationale A du Sénégal. Prêt à tout donner pour défendre les couleurs du pays ».
Noah Fadiga, le digne héritier
« Tel père, tel fils ». Ceux qui utilisent cette formule doivent se casser les dents face au profil de Noah Fadiga, connaissant son père. Quand Khalilou Fadiga dictait le tempo des matchs, du Sénégal au mondial de 2002, son fils, en 2023 se contente de stopper les attaquants de Ligue1. Décidément, le fils n’a jamais voulu marcher comme son père. Noah Fadiga, qui a pourtant été formé comme ailier se voit, réduit aujourd’hui, à un rôle de piston, ou de latéral droit à Brest. Né le 3 décembre 1999 à Bruges (Belgique), le fils a fait ses classes dans son club de cœur, fait une pige au Volendam, dans le championnat hollandais, avant d’exploser à Héraclès en 2020.
Malgré la présence de Youssou Sabaly, avec sa santé fragile, Fadiga fils peut enfin marcher sur les pas du daron, après avoir exprimé sa déception du mois de septembre dernier, « c’était le dernier rassemblement avant l’annonce de la liste pour la Coupe du monde. Cela aurait pu favoriser mes chances d’aller au Qatar, mais la FIFA a décidé que je devais respecter trois semaines de repos pour soigner ma commotion. Cela m’a fait mal au cœur». C’est peut-être la raison pour laquelle la réaction , cette fois-ci est très sobre sur son compte Instagram « Fierté ». Une douleur que le numéro 99 de Brest pourra panser, ce 24 mars sur la pelouse du stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio, face au Mozambique. Tout un symbole.
Mais en attendant, Noah Fadiga doit bien négocier son match face à Troyes, ce dimanche, pour ne pas rater une deuxième fois, le train de l’équipe nationale.
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