CAN u20 : LES CLÉS DU SUCCÉS DES LIONS

Dans le football moderne, il n’y a pas de secret. Il faut investir, former, organiser et bien appréhender les compétions, un rouage bien maitrisé par les dirigeants du football sénégalais qui, avec l’expérience des longues années à la tête des instances, il faut le dire, ont acquis le savoir-faire et surtout le plus important de tout, le savoir-gagner. Après la CAN de Sadio Mané, le CHAN de Lamine Camara, les Lions du Sénégal sont de sérieux candidats pour cette édition de la coupe d’Afrique des nations des moins de 20 ans. Avec 3 victoires en autant de match, une attaque en feu et une défense imperméable, impossible de citer les favoris sans parler des camarades de Landing Badji. Mais le sélectionneur, lui est focus sur son l’essentiel, « l’objectif reste le même, se qualifier à la coupe du monde. Nous avons fait une très bonne première partie de tournoi, mais une nouvelle compétition démarre. Il faut bien récupérer et se lancer dans les quarts de finale avec une nouvelle énergie ». Malick Daff ne veut pas s’enflammer, certainement conscient que la phase de poule n’a rien à voir avec les matchs à élimination directe. Le Nigéria de cette CAN 2022 en sait quelque chose.

Seydou Sano face au Mozambique

Très solide derrière !!!

« Pour construire une bonne équipe, il faut commencer par la défense » personne ne connaît l’auteur de cette célèbre phrase dans le monde du football, mais tous les entraineurs l’ont comprise et adoptée. Il est donc impossible d’aller loin dans une compétition sans une bonne assise défensive. Ce que Malick Daff a très tôt compris et intégré. Dans ses buts, lors des 3 matchs Landing Badji n’a presque jamais rien à faire, puisque les attaquants adverses ont toutes les peines du monde pour percer le milieu de terrain avant de déstabiliser la charnière composée de Seydou Sano et de Babacar Ndiaye. Du costaud. Recordman de la compétition, le Nigeria est l’adversaire qui le plus secoué l’arrière-garde des Lionceaux. Les Nigérians ont tiré 12 fois pour 2 seuls cadrés lors du premier match. 25 tacles, pour 12 côté nigérian et dans les duels ariens, les coéquipiers de Mamadou Lamine Camara en ont remporté 35, c’est-à-dire 10 de plus que leurs adversaires.
Le deuxième match est plus révélateur. Toutes les brèches sont compensées et les jeunes Mozambicains n’ont cadré aucun tir en 90 minutes, le gardien de l’AS Pikine qui a passé une soirée plus que tranquille, n’a même pas pu se chauffer les gants.
Face au pays hôte l’Égypte, même si le sélectionneur a concocté un 11 remanié, le contenu reste le même et la domination est plus flagrante. Même si la possession est très équilibrée (55%/45%) , le Sénégal a plus de tacles réussis (19/11), d’interceptions (10/9), de duels aériens gagnés (25/14) et forcément de buts marqués. Avec un triplé de Pape Demba Diop et un but de Ibou Sané, les favoris terminent les phases de poules avec des cages inviolées et moins de 3 tirs cadrés concédés par match. Une solide petite bête collective.

Ibou Sané face à l’Egypte

Une attaque en feu !!!

Mais il ne suffit pas d’avoir seulement une bonne défense pour gagner un tournoi ou aller très loin. El Tactico avait une bonne défense au Cameroun, mais il lui arriver de marquer un but de temps en temps. Malick Daff, lui voit les choses en grand. Devant, son trio Samba Diallo, Pape Amadou Diallo et Souleymane répond présent, appuyé par un milieu de terrain qui n’hésite pas à se projeter pour apporter le surnombre en attaque. Conséquence, le Sénégal s’impose d’entrée 1 à 0 face au Nigeria grâce à un Souleymane Faye en renard de surface, sur un tir repoussé de Pape Demba Diop. Ça commence bien.
Beaucoup critiquaient la présence au milieu de terrain de 3 profils de joueurs dont 2 assez similaires (Pape Demba Diop et Mamadou Lamine Camara). Mais le nouveau joueur de Zulte Waregem a dévoilé une qualité que beaucoup ignoraient de lui : marquer des buts. Dans ses meilleures années au Diambars Pape Demba Diop a toujours joué devant la défense pour donner le tempo et orienter le jeu de son équipe. Une tâche dévolue chez les U20 à Mamadou Lamine Camara, qui le fait très bien d’ailleurs. Raison pour laquelle, les deux milieux de terrain se sont un peu marchés dessus dans les premières minutes du match face au Nigéria, avant que Malick Daff n’apporte des réajustements pour répartir les tâches. Ce qui lui donne une autre liberté. Il peut désormais attaquer toutes les zones libres en attaque et appuyer ses potes de devant. Il fait partie des joueurs les plus incisifs de l’équipe jusqu’ici et les chiffres le montrent assez clairement. PDD est le meilleur buteur des Lions avec 4 buts, peut-être ce qu’on attendait plus des attaquants. Mais l’essentiel est ailleurs. Un milieu de terrain qui fait des tacles et marque des buts, tous les entraineurs en raffolent.

Mais PDD n’est pas la seule arme offensive des Lionceaux. Pape Amadou Diallo qui vient de remporter le CHAN est aussi un atout de taille. Auteur d’un doublé face au Mozambique, il fait des misères à ses latéraux grâce à sa vitesse et sa percussion. Et si les choses se corsent en cours de match, Ibou Sané peut surgir du banc pour faire la différence, comme face à l’Egypte.1 but face au Nigerie, 3 face au Mozambique et 4 face à l’Égypte, le Sénégal détient la meilleure défense avec 0 but encaissé et la meilleure attaque avec 8 réalisations. Qui dit mieux ?

Avec ce désormais statut de grandissime favori de la compétition, Malick Daff refuse de se laisser endormir par les « félicitations ». « Ça ne sert arien de gagner tous ses matchs de poule pour être éliminé en quarts de finale, l’objectif reste le mondial » a insisté l’ancien coach du Jaraaf qui va continuer à donner de la voix sur sa ligne de touche afin mener ses gosses jusqu’au bout.