By A peine sortie d’une saison émaillée de violences, les fédéraux sénégalais voulaient anticiper sur la prochaine. Si l’idée est salutaire la manière l’est encore moins. La commission nationale d’homologation des terrains, stades et installations annexes vient de publier une circulaire sur laquelle figurent les nouvelles conditions obligatoires à l’homologation d’un stade pour les matchs de ligue 1, ligue 2 et coupes nationales. La mesure est injuste et incohérente d’autant plus que Sénégal ne dispose pas de suffisamment de stades répondant aux normes.
Un handicap généralisé
Tondeuse du stade Lat Dior de Thiès
«Une grille de clôture avec au moins deux accès vers l’aire de jeu». Cette 10 ème mesure, si elle est appliquée avec toute sa rigueur exclut de facto certains stades, qui recevaient les matchs du championnat national. Fodé Wade de Saly, Aline Sitoé Diatta de Ziguinchor, Ibrahima Boye de Guédiawaye, Ngalandou Diouf de Rufisque, Djibril Diagne de Dény Birame Ndao ne peuvent plus abriter de matchs si on se fie aux exigences de la fédération sénégalaise de football.
Extrait du document d’homologation des stades
Un véritable handicap pour un championnat où les équipes se partagent les stades chaque week-end. La décision de la FSF est motivée par la sécurité des acteurs mais, elle n’a malheureusement pas tenu compte des réalités du football sénégalais, qui souffre d’un déficit d’infrastructures depuis des années. Si on y ajoute une salle de premiers secours, une salle de conférence, une tribune de 1500 places au moins, une place de stationnement pour les bus des équipes et voitures des officiels et une zone mixte aménagée, l’addition devient trop salée, pour nos pauvres clubs.
Quid des municipalités ?
La balle n’est pas dans le camp des clubs mais plutôt dans celui des municipalités. La bataille entre le maire de Guédiawaye Ahmed Aïdara et le GFC pour le contrôle du stade Ndiarème montre clairement l’attachement des politiques à ces portemonnaies. Donc même si les équipes ont élu domicile dans ces antres qu’elles considèrent comme siennes, toutes les conditions de la FSF incombent aux différentes mairies, qui contrôlent l’entretien et la réfection des stades.
Il est donc urgent pour elles de pendre déjà toutes les dispositions nécessaires pour continuer à louer les stades aux clubs pour en tirer les bénéfices.
Les académies dans tout ça ?
🚨 D’après les conclusions de la Comission Nationale d’homologation des Terrains, Stades et Installations Annexes, un Centre ou une Académie n’est plus habilitée à accueillir un match de L1, L2, N1, N2 ou de Coupe du Sénégal à compter de la saison 2023-24 ! pic.twitter.com/Gwp7h9hy4W
— SenFoot 🇸🇳 (@SenFoot) October 10, 2023
Diambars et Génération Foot sont au Sénégal, les deux seuls clubs détenant des stades capables de recevoir des compétitions nationales. Mais avec cette nouvelle réglementation, ils seront obligés de se conformer. Soit avec des modifications soit sortir de leur zone de confort. Une deuxième option inimaginable pour les Académiciens. GF qui détient la meilleure pelouse du championnat ne va pas accepter de délocaliser ses matchs ailleurs.
Les inquiétudes des décideurs du football sénégalais sont totalement compréhensibles. Nul ne peut les amputer cette ferme volonté de sécuriser les acteurs du football local. Maintenant s’ils réussissent à appliquer la mesure de façon globale et impartiale, notre football n’en sortira que grandi. Mais si c’est juste pour pendre une mesure et lui trouver des alternatives on restera au fond du trou.
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