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LIGUE 1: DROITS TÉLÉS, DROITS DE RÉPONSES

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La volonté de vendre le championnat sénégalais est enfin actée par les responsables du football local. Il est désormais impossible de suivre gratuitement, les matchs sur YouTube, comme ça se faisait les saisons précédentes. Une révolution, certes futuriste dans un contexte où les droits télés occupent une place importante dans le football moderne, mais qui doit répondre à plusieurs questions pour ses débuts. Seuls quatre matchs sur huit sont diffusés par week-end, avec le diffuseur Beuz Pro , habitué de la lutte avec frappe. Les ambitions ne manquent pas chez la ligue de football professionnel. Mais les questions sont toujours là, à quelques heures du début du championnat. Combien va percevoir chaque club ? Cette somme pourrait-elle assurer les dépenses des clubs ? Et en fin quid des autres matchs non diffusés par Beuz Pro ? Des interrogations qui rendent sceptiques plus d’un.

Les finances toujours les finances

Cette nouvelle qui apporte « une ressource additionnelle » à notre football selon Eli Man Ndao, est comme un modèle économique, pense le journaliste. Un moyen de sortir enfin les clubs de la « morosité » dans laquelle, ils baignent depuis longtemps. Ainsi les sommes collectées, à travers les clics et abonnements permettront aux clubs de pouvoir payer les salaires à temps et d’effectuer leurs transferts.

Mais à cette idée également s’ajoute une autre question. Combien gagne chaque club ? Est-ce que Jaraaf, TFC, Pikine et Guédiawaye qui drainent le plus de monde et sans doute de clics, recevront plus que les autres ?. Car en Espagne le Real et le Barça, jusqu’en 2013 se sont emparés de la plus grosse part, au détriment des autres.


Une autre zone d’ombre qui a subitement fait réagir le président de Teungueth FC: « Au jour le jour, nous devrions tous savoir combien gagne chaque club, où va l’argent? Qui est l’auditeur à des fins de transparence. Qu’en est-il des 4 autres matchs non filmés, qui va les couvrir? Qu’en est-il de notre investissement dans les drones, les caméras, etc…». Babacar Ndiaye n’est pas contre l’idée mais veut des garanties claires sur ce projet. Des garanties qu’il n’a pas pour le moment, malheureusement.

Quid des matchs invisibles 

Jamono vs US Gorée

Jamono vs US Gorée

Seuls quatre matchs sur huit, pour le moment seront diffusés par week-end. Et avec interdiction des clubs de diffuser leurs rencontres en direct, sur leurs plateformes, impossible de suivre pour les plus loin, les duels que la LSFP n’a pas choisis. Une décision qui doit en principe obliger le supporter à se déplacer au stade, comme en Angleterre à ses débuts, mais qui freine l’objectif de donner plus d’attractivité au championnat et aux joueurs locaux. Conséquence, les matchs « les moins intéressants » sont laissés en rade et plongés dans l’anonymat total.

Ce qui signifie que cette innovation aussi belle soit elle, devrait faire l’objet d’une phase test pour familiariser le supporter avec cette nouvelle exigence mondiale. Ce que le journaliste Ben Abass Faye appelle une « éducation du public », qui est nécessaire pour la compréhension et surtout réussite du projet.

La lutte avec frappe comme référence 

« Peut-être que la ligue va prendre langue avec la lutte pour copier son modèle ». Ben Abass Faye a montré la voie à suivre aux dirigeants de notre football. Mais il est dans ce cas nécessaire de différencier les deux disciplines, qui ne se pratiquent pas de même manière. Un combat de lutte qui se déroule dans un seul stade n’est pas comparable à huit matchs qui se déroulent simultanément et à des kilomètres. Se pose donc la question de la logistique dont dispose Buzz Prod, en collaboration avec Dsports pour couvrir tout le territoire.

L’autre limite reste la nature même de la vente du produit, copiée entièrement sur la lutte. C’est pourquoi, Eli Man Ndao prône « des abonnements mensuels », au lieu de se taper des codes par match. La faiblesse du débit n’est pas non plus à exclure, mais là, la LSFP n’en a cure, puisqu’elle n’est pas l’opératrice. Même si, selon Ben Abass, « la situation commence à s’améliorer avec le temps ».

L’idée est novatrice, d’autant plus que la question des droits télés fait l’actualité du football mondial. Mais pour la réussite de leur mission, Beuz Pro et la Ligue Pro devront éviter le syndrome français, qui patauge et plonge ses clubs dans la pauvreté.

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