En football, il y’a des choses qui ne trompent jamais. Quand un entraîneur aperçoit un adversaire avec un numéro 10 et un brassard de capitaine autour du bras, il doit demander à ses défenseurs de se méfier de lui. Encore plus, quand il porte le maillot vert du Sénégal. Des informations que le coach U17 algérien n’a probablement pas prises en compte, au moment de défier le Sénégal, dans cette deuxième journée de coupe d’Afrique des nations. Arezki Remmane pensait sûrement pouvoir contenir le talent de Amara Diouf, avec un système défensif ordinaire. Ou peut-être qu’il ne le connaît pas tout simplement. « Nous connaissons l’adversaire. Nous connaissons ses points forts et ses points faibles», disait Serigne Saliou Dia pour aborder ce match. Et « les joueurs sénégalais étaient meilleurs que nous sur tous les domaines» va concéder avec impuissance, Arezki Remmane, après avoir été balayé par la meute. Mais parmi ces lionceaux qui ont donné une leçon aux Algériens, figure un élément essentiel. Amara Diouf a pendant 90’ brillé et fait briller ses coéquipiers, avant d’arracher le ticket pour les quarts de finale de la compétition. Élu homme du match face au Congo (1-0), le pensionnaire de Génération Foot a remis ça. Une distinction méritée tant, il a pesé sur la rencontre. Dans le système mis en place par SSD, Diouf occupe une place importante. Le jeu du Sénégal n’est pas penché à gauche pour rien. Les hostilités ont très tôt commencé d’ailleurs.
17’, Amara Diouf revient un peu plus bas pour relancer son équipe. Dès la réception de la balle, il s’oriente pour alerter son binôme du gauche, Lassana Traoré. L’action finira sur une passe sur Omar Sall, mais ne donnera rien.
Une phase de jeu qu’on verra à plusieurs reprises durant ce match. Le capitaine des Lionceaux décroche à chaque fois pour attirer son vis-à-vis, avant de trouver un appui au milieu ou de défier son garde du corps.
45’ justement c’est dans ce type d’action que le Sénégal va trouver la faille. A la réception, il défie Yakoub Gassi qu’il élimine et l’oblige à faire faute.
45+2, C’est à la suite de ce coup francs superbement exécuté par Lassana Traoré que le numéro 10, reprend de la tête pour ouvrir le score avant d’aller aux vestiaires.
30’ Amara Diouf est bon dans le jeu mais également sur les coups de pieds arrêtés. Son corner bien repris par Yaya Diemé aurait dû ouvrir le score, si Younes Benali n’était jamais intervenu sur sa ligne.
62’ Le pensionnaire de Génération Foot est aussi un attaquant au mental imperturbable. En deuxième période quand il s’est présenté face à Hammache pour son penalty, il n’a pas tremblé malgré la pression. (0-2)
La talent d’un attaquant c’est de savoir marquer des buts, mais aussi de faire marquer quand il le faut. Dans l’ensemble du match, le Sénégal a tactiquement maîtrisé son sujet. Les Algériens ont rarement réussi à percer la défense des Lions. Mais par moment, ils ont mis le pied sur le ballon. C’est dans ces situations que la vitesse de Amara Diouf était primordiale. Malgré la sortie de Omar Sall, il ne s’est pas senti orphelin.
86’, il se bat pour récupérer une balle, percute avent de sévir sur un plateau d’argent, Mamadou Savané, qui venait d’entrer pour clore définitivement les débats. (0-3)
En dehors de ses buts et de sa passe décisive, Amara Diouf, que Serigne Saliou Dia aime bien trimballer en conf de presse participe énormément aux tâches défensives. Ce qui rend son pendant à gauche, Lassana Traoré très disponible pour dévorer le couloir. Mas il y’a quelques ratées à corriger. Même si c’est toujours un jeune joueur (17 ans), SSD doit davantage travailler son jeu collectif pour se rendre meilleur et bonifier ses potes. Mais avec le match qu’il vient de sortir, le sélectionneur somalien, Nur Mohamed Amin devra se rapprocher de son homologue algérien pour ne pas subir la même punition de Amara Diouf. Et là peut-être qu’il reconnaîtra le numéro 10 avec le brassard de capitaine autour du bras, quand il l’apercevra.
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