«Les attaquants du championnat national ne marquent pas beaucoup de buts». C’est sans doute le constat le mieux partagé des suiveurs du football local. Une anomalie que les acteurs ont du mal à gommer depuis des années. Cependant, il se pose toujours la question de savoir si on a de bons défenseurs ou nos attaquants sont tout simplement maladroits devant les buts ? En vérité, toutes ces deux éventualités sont avérées. Naturellement le football sénégalais produit de très bons défenseurs, mais avec des attaquants très moyens. Les compétitions remportées par les différentes sélections en sont la preuve vivante. Deux petits buts encaissés au Cameroun par les seniors, un seul en Algérie pour le Chan et aucun, en Égypte pour les Lions U20.
Un travail spécifique insuffisant
Le constat est très simple à faire. Nos clubs ne travaillent pas suffisamment l’efficacité, parce qu’ils n’ont pas les moyens de leurs ambitions. Car à l’exception des centres de formation, peu d’équipes détiennent leurs propres terrains d’entraînement, pour parfaire toutes les phases de jeu. Une équipe comme l’AS Douanes, par exemple s’entraîne maximum 2h par jour au stade Ibrahima Boye qu’il loue. Il en est de même pour les autres qui sont dans la même situation. Ce qui pousse souvent les techniciens à privilégier les préparations d’avant-match avec la mise en place tactique. Lors de la 19e journée, seuls 4 buts ont été marqués pour 7 matchs disputés par exemple. Très peu. D’ailleurs l’actuel meilleur buteur, Abdoulie Kassama du Casa Sport en est à 12 buts pour 20 matchs. Et n’eut et ses 4 buts en deux matchs, il serait rejoint par Jean Louis Barthelemy Diouf, auteur d’une belle deuxième partie de saison (8 buts).
Des pelouses peu favorables ?
L’homme de la saison, l’intenable Abdoulie Kassama une nouvelle fois dans ses œuvres, commenté par l’excellent Abdoulaye Sambou, toujours passionné #OperationReconquete #Ujaal #WatoSita #AllezCasa pic.twitter.com/KYJm3Xai99
— Casa Sports (@CasaSportsSC) May 7, 2023
« Il est difficile de jouer balle à terre sur la pelouse dont on est obligé de travailler le jeu long», concédait Cheikh Sidy Bâ pour excuser la pauvreté du jeu de son Jaraaf, qui n’arrive pas à enchaîner deux bonnes passes. Idem pour ses adversaires de toute façon. Il faut dire que l’état des pelouses du championnat sénégalais ne favorise pas le jeu offensif. Avec l’enchaînement des matchs et la location des terrains, il est difficile d’entretenir ces airs de jeu. Raison pour laquelle, toutes les équipes sont obligées de plier aux obligations : procéder au jeu long. Ce qui facilite la tâche aux défenseurs, qui n’ont plus qu’à remplir les touchés et à «tuer» le temps de jeu.
Iba Mar Diop, Aline Sitoé Diatta, Ely Manel Fall font partie des pelouses qui se dressent à chaque fois, face aux attaquants. Mais à côté, y en a qui tentent toujours d’offrir de meilleurs conditions pour scorer. C’est le cas de Alassane Djigo, du stade municipal des Parcelles Assainies, de Ibrahima Boye, de Fodé Wade et de Djibril Diagne de Déni Birame Ndao.
Une saison et c’est tout ?
Cependant, l’état désastreux des pelouses n’est pas la seule cause du manque d’efficacité de nos attaquants. Un déficit technique existe. Bouly Junior Sambou est l’un des seuls attaquants, qui a réussi à s’imposer, ailleurs après son titre de meilleurs buteur. Pour preuve, il s’est imposé d’abord au TFC avant de le refaire au Jaraaf. Ngagne Fall, son concurrent de la saison dernière a complètement disparu de la circulation. Les saisons se suivent et se ressemblent pour les artificiers sénégalais. Ibrahima Niane, en 2017 avec ses 19 buts peine à s’imposer à Metz et son prêt à Angers est loin d’être concluant. Qui se rappelle de Pa Omar Job ? personne ou peu de monde. Pourtant c’était le meilleur buteur du championnat en 2019 avec 12 buts sous le maillot du Ndiambour de Louga. Mais on n’entend plus parler de lui. Jusqu’ici, personne ne fait mieux que Bamba Dieng qui avait réussi le prouesse de marquer 12 buts en 12 matchs, en 2020 avec Diambars. Et même lui, a du mal pérenniser ses performances. Son but face au PSG ne change rien.
Aujourd’hui, il est trop facile d’accuser les pelouses, mais, nos attaquants doivent davantage travailler leur efficacité et les entraineurs ont un rôle primordial dans ce domaine. La formation est capital, mais un travail individuel s’impose à tout attaquants, aspirant s’imposer ailleurs.
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