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L’ANOMALIE ACADÉMIQUE

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Il est aujourd’hui impossible de repenser le football sénégalais sans ses académies. Ces dernières, ont ces dernières années, apporté une touche nouvelle dans l’environnement de notre football. Ce sont des institutions bien organisées avec des installations modernes, mais axées sur ce double objectif : formation et vente. Diambars, Génération Foot, DSC, Oslo, AFAT, Darou Salam font partie de cette nouvelle génération de clubs, qui alimentent les sélections nationales, avec des modèles économiques complètement différents de ceux des clubs dits traditionnels. En plus elles remportent des titres. De 2014 à 2023, Génération Foot a remporté trois titres de champion. Plus que tout autre club. Mais cet avènement des académies n’a pas que de points positifs. Il déconstruit l’esprit populaire qui, favorise l’attractivité du championnat national.

Des pourvoyeurs de talents. Seulement

Les 10 représentants de GF lors du mondial U17

Les 10 représentants de GF lors du mondial U17

Si le Sénégal a pu remporter, un CHAN, une Can U20, une Can U17 en 2023, c’est en grande partie grâce aux académies, plus enclins à la formation dès le bas âge. Il faut le dire. Chez les U20 champions d’Afrique, plus de 14 joueurs sont issus de ces laboratoires de talents. Lamine Camara, Amidou Diop, Souleymane Basse et les autres qui ont éclaboussé le continent de leurs talents viennent tous des académies, qui sont meilleures en terme de formation. Elles sont également très bien représentées chez les mondialistes U17. Les autres clubs sont occupés à la lutte au titre ou au maintien chez les seniors. Ce qui n’est pas l’objectif de Diambars para exemple. Plus loin, Sadio Mané, Idrissa Gana Guéye, Ismaïla Sarr, PAN, Kara Mbodj, Saliou Ciss font également partie de ces produits des académies qui ont procuré tant de satisfaction au peuple sénégalais.

Des départs tous azimuts


A l’intersaison Génération Foot a perdu une vingtaine de joueurs. Balla Djiba est obligé de composer avec des cadets avec Serge Simon et Pape Doudou Diallo comme de vrais renforts. Mais cette attitude de GF, montre à suffisance le manque d’ambitions continentales du club de Déni. C’était impossible de se qualifier face aux Guinéens de Hafia, qui ont fait de ce premier tour de ligue des champions un vrai objectif. Nous savons tous que dans le football moderne, une équipe compétitive ne peut pas se construire en si peu de temps. Les formateurs le savent, mais sont plus intéressés par les ventes. « Si nous formons un jeune pendant quatre ou cinq, s’il a la possibilité de monnayer son talent ailleurs, nous n’allons pas le retenir ». C’est l’excuse d’un encadreur du club de Saly.

Diambars, qui a aussi perdu une dizaine de cadres joue avec seuls quelques rescapés. «Notre objectif est de former les jeunes et de les placer. Si un titre vient en cours de saison tant mieux mais ce n’est pas l’objectif ultime » avait confié l’entraîneur Bruno Rohart. Les choses sont claires au moins.

Des clubs sans public

Stade Djibril Diagne de Déni Birame Ndao

Stade Djibril Diagne de Déni Birame Ndao

« S’il y’avait que des académies, les stades ne seraient jamais pleins» a souligné un supporter de l’AS Pikine. Ce constat est un peu cruel, mais peut parfaitement se justifier. Les clubs populaires, qui luttent, eux pour les titres ont des fervents publics, qui les poussent. Cette attractivité est favorisée par l’existence de fortes bases affectives. Ce n’est pas pour rien que les supporters de Pikine trimbalent leur slogan «Pikine deuk leu». À Guédiawaye, à Teungueth, au Casa Sport et au Jaraaf de Dakar, Ajel, Ouakam ou NGB les supporters jouent un rôle important et leurs préoccupations sont prises en compte dans le choix des hommes.


C’est là où réside toute la différence avec les centres de formation, des fois obligés même d’inviter leur personnel pour garnir les tribunes. Il n’y aucune communauté qui s’approprie par exemple Génération Foot, Keur Madior, Diambars ou encore Oslo.

En tout cas , dans ce nouveau virage du champion national qui vise à remplir les stades chaque week-end, il ne faut pas compter que sur ces académies malheureusement. Mais pour la qualité du jeu et de la formation, elles sont capitales. Et puisque l’un ne peut pas aller sans l’autre, cheminons ensemble !

MOUHAMED NIANG, LE SAUVEUR INATTENDU

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