Quand les hommes de Souleymane Diallo quittaient leur fief, à bord de leur bus, pour se rendre au stade municipal des Parcelles Assainies, ils ne pensaient, certainement pas qu’ils étaient en train de gaspiller du temps et du carburant pour rien, de même que les partenaires de Gaz Bou Ndaw. Au moment où les deux équipes s’apprêtaient à en découdre et les supporters, commençait à chauffer leurs cordes vocales pour crier, aucun arbitre ne s’est présenté pour lancer les hostilités et leur servir de juge. Et pire encore aucun communiqué, ni aucune information officielle, n’a été servie, en amont, aux deux formations. « Sur le plan de l’organisation, je pense qu’il y a un problème, car la Ligue devait être au courant de l’information, des jours ou des heures avant le match », l’information en question c’est le boycott de hommes en noir, qui refusent, désormais d’officier les matchs de GFC. Du moins momentanément. C’est ce qui inquiète au plus haut sommet le président délégué de Dakar Sacré-Cœur, Mathieu Chupin, qui s’est déplacé pour rien.
Coup pour coup !!!
Tout a commencé le week-end dernier au stade Ibrahima Boye avec Guédiawaye qui recevait le stade de Mbour (1-1). Un match au cours duquel, les supporters des Crabes se sont montrés très véhéments envers le corps arbitral. Des insultes, des sachets d’eau et autres projectiles, venus des tribunes ont menacé la sécurité des hommes en noire, obligés de se réfugier derrière les forces de l’ordre, pour échapper au lynchage. Des comportements déplorables, sur un terrain de football, dans le championnat de la meilleure équipe africaine actuellement. A côté du Maroc. Sur Iradio, Matar Leye et ses potes reprochent aux arbitres d’avoir pris des décisions, qui ont pénalisé leur équipe. « Le week-end dernier face au stade de Mbour, l’arbitre nous a refusé un but valable et des penaltys non sifflés. Les images sont là », très énervé, le président des Ultras de GFC prévient que « si c’est à cause de ces actes qu’ils ont boycotté Guédiawaye, donc ils ne vont plus arbitrer nos matchs », puisqu’ils ne comptent pas se laisser faire.
« …depuis l’année dernière, nous sommes victimes de violences…»
Naturellement, les principaux accusés n’ont pas voulu entrer dans la guerre des décisions litigieuses. Comme souvent, on siffle et on se tait. Donc chaque camp se rejette la balle, pour gagner la bataille de l’opinion, et plus tard celle de l’arbitrage suprême, devant la Ligue Pro. « Au coup de sifflet final de la rencontre entre Guédiawaye FC et Stade de Mbour, un joueur de Guédiawaye a donné un coup de poing à l’arbitre au moment où les supporters ont envahi le terrain. L’entraîneur, Souleymane Diallo a tenu des propos haineux, injurieux, grossiers à l’endroit des arbitres ». C’est ainsi que s’est défendu El Hadji Malick Seck, assesseur d’arbitre et membre du bureau de la Cra de Dakar, avant de poursuivre, « depuis l’année dernière, nous sommes victimes de violences sur les terrains et nous n’avons pas vu les autorités fédérales condamner de tels actes, ne serait-ce qu’à travers un communiqué ». Une douleur, qu’ils ont donc longtemps trainée, avant de se rebeller. Mais pourquoi seulement boycotter un match et officier les autres ? Est-ce qu’un combat peut se gagner ainsi ? Malang Diedhiou nous en dira plus, certainement, car ses hommes, qui en plus des agressions déplorent un « retard de paiement des honoraires ». Apparemment le mal est plus profond qu’il n’y parait.
Et DSC dans tout ça ?
C’est une équipe qui ne fait pas de bruits, parce qu’elle n’a pas de supporters, ni de base affective, donc pas de problèmes. DSC, c’est un havre de paix dans ce championnat très bouillant. La direction s’occupe tranquillement de son partenariat avec Lyon, le CM du club passe son temps à féliciter Iliman Ndiaye et les joueurs se contentent, chaque année de se battre, pour rester dans l’élite. Et aujourd’hui, ils sont trimbalés dans ce bourbier, sans rien demander. « Il faut savoir que lorsqu’on organise un match comme celui-là, c’est des frais qui sont engagés par les deux clubs », c’est pourquoi Mathieu Chupin a d’abord touché là où ça fait mal. Les frais de regroupements et de déplacements coûtent énormément aux clubs et annuler match, avec des équipes déjà sur place, est un important manque à gagner pour les dirigeants. Ce qui fait dire au président délégué de DSC sur Iradio « qu’il faut réfléchir sur la programmation des match ». Il est très bien placé pour demander des réformes puisque son équipe, sans supporters, ne crée jamais d’ennuis avec les sifflets. D’ailleurs au sein du club, une ligne de conduite a été adoptée par tout le monde, « salam au début et merci à la fin ». Malgré le carburant gaspillé et l’air pollué, la direction de DSC reste suspendue à une décision de Ligue de football professionnelle, très sollicitée c’est temps-ci. Surtout du côté de Thiès (CNEPS). Pas de communiqué, ni déclaration. Le silence assourdissant dans lequel s’est emmuré la Ligue Pro n’est en aucun cas, une solution dans un situation pareille. D’ailleurs, ce statuquo n’honore aucunement un championnat, qui se veut professionnel et qui vise les standards africains. En réalité, elle risque d’être le principal perdant de cette histoire, qui pouvait se régler entre quatre (4) murs, avant que les bus des deux équipes ne débarquent aux P.A.
Mais avec les déclarations entre presse interposée et la décision que la Ligue va prendre, le prochain match de Guédiawaye à domicile, face la Linguère de Saint-Louis (17e journée), sera sous haute surveillance et très scrutée. Et une chose est sure, Migui Marame Ndiaye, lui a déjà réservé sa place en tribune.
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