By La saison n’est pas encore terminée. On vient juste de disputer la 16e journée, mais les supporters du Jaraaf voudraient déjà entamer une nouvelle, car celle en cours ne tourne pas comme ils le souhaitaient, malgré des projets, toujours aussi ambitieux. La défaite essuyée face au dernier du classement a sorti les supporters de leurs gongs et certains sont allés, même demander des explications aux protagonistes après le match. Les prémices d’une fronde s’annoncent déjà.
« Je suis très fier de signer au Jaraaf de Dakar, le club que je supportais quand j’étais petit. Je quittais chez moi à la Guelle-Tapée pour aller suivre les matchs du Jaraaf et même les séances d’entraînement à l’école Médine ». L’idylle n’a finalement été que de très courte durée. Car entre cette déclaration de Youssouf Dabo, datant du 14 juillet 2022, jour de sa signature et ce dimanche 2 avril 2023, beaucoup de choses ont drastiquement changé entre l’homme qui rêvait et une équipe, qui aspire reprendre sa place dans le panthéon du football sénégalais. 7, c’est déjà le nombre de défaites concédées par les Vert et Blanc, rien que cette saison. Deux de plus que la saison dernière. Peu, trop peu même pour figurer parmi les favoris au titre.
Une machine enrhumée ?
11 du Jaraaf face au CNEPS
Qu’arrive-t-il à Youssouf Dabo ? Où est passé son génie, qui a failli le propulser à la tête de l’équipe nationale ? Deux questions, sans réponse pour le moment, car depuis son arrivée sur le banc de son club d’enfance, You a comme perdu de sa superbe et son équipe a de plus en plus du mal à enchaîner deux bons matchs. Une seule victoire sur les 5 derniers et seulement 4 points empochés sur 15 possibles. C’est le triste bilan de Dabo. Même si son équipe qui stagne à la 8e place, n’a que 8 points de retard sur le premier, Diambars, la limite de ses sympathisants semblent atteinte. Mais là n’est pas le problème. La défaite de cette 16 ème journée face au CNEPS, qui n’avait jusqu’ici gagné aucun match, est à l’origine de l’amertume des supporters et de certains dirigeants, qui seraient prêts à le laisser partir. Une 8e place et un statut qu’il est toujours possible de préserver avant la fin de la saison, à condition que Moussa Ndiaye et ses camarades se réveillent, avant qu’il ne soit trop tard.
Le « retour à la source » annoncé par l’ancien entraîneur de Guédiawaye, sur la chaine YouTube du club, le jour de sa signature, accompagné d’un grand investissement du club de Cheikh Seck tardent à donner satisfaction. Le recrutement de Dabo, de son staff et des joueurs, qu’il a emmenés dans ses valises (Mamadou Seck, Fally Ndao) constituent un trop gros investissement pour se contenter de jouer les seconds rôles du championnat.
Une ADN à retrouver !
Le 28 juillet 2022, Dabo débarque au centre d’entraînement du Jaraaf, fraîchement inauguré pour enclencher la nouvelle dimension de l’équipe de la Médina. Il faudra attendre, car même tactiquement, le coach a du mal à trouver la bonne carburation pour enchaîner. D’ailleurs cette inconstance se lit même sur les changements qu’il effectue à chaque journée. Pour preuve, lors des 5 dernières rencontres, Youssouf Dabo a aligné 5 onze différents, témoignant du tâtonnement à la tête de l’équipe.
« Le travail ne va pas être facile. Déjà c’est l’équipe la plus titrée du Sénégal. Donc la tâche c’est d’abord de gagner, c’est toujours important, mais aussi de réorganiser le club, dans son ensemble », ses déclarations raisonnables du mois de juillet ne sont pas accompagnées par les performances sur le terrain. Ce qui finira par avoir une répercussion forcément sur les performances et créer de la « frustration chez certains joueurs qui veulent marquer un deuxième but, et qui se font surprendre derrière », comme il l’a bien résumé au sortir de la défaite face au CNEPS. Dabo est un fin tacticien et personne n’en disconvient. En effet le repositionnement de Marc Prince Gomis, comme « latéral flottant », autorisé à s’incorporer dans le milieu de terrain pour créer du surnombre, est la parfaite illustration que Dabo est un coach sur qui s’inspirer. Le départ de Bouly Junior Sambou et l’état de la pelouse de Iba Mar Diop sont brandis comme excuse pour justifier les piètres prestations des Médinois. Ce qui ne tient sur rien du tout, puisque les locaux ont réussi à remporter 4 victoires (Linguère, CNEPS, Pikine et TFC), deux matchs nuls (Sonacos, GFC) pour seulement deux défaites (Sonacos, Douane) sur ces mêmes champs de patate. « Parfois c’est vrai que l’état de la pelouse peut jouer un peu sur les résultats, mais il ne faut pas chercher d’excuses (…) il ne faut pas se cacher derrière ça, il faut être beaucoup plus concentré ». Youssouf Dabo.
Le débat est donc clos et chaque partie prenante devra prendre ses responsabilités, pour redorer le blason du Jaraaf, qui est jusqu’ici la plus grande équipe du pays. Au cas échéant, Dabo devra faire ses valises et sommer Kana Fall de partir, pourquoi pas en Tanzanie, qui sait.
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